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Chroniques sansoniennes

Chroniques sansoniennes
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Chroniques sansoniennes
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15 novembre 2012

Un grand tour et s'en va....

 20h. Le moment est venu de quitter ma chambre d'hôtel. Une petite musique m'appelle. Je traverse à pas pressés les quelques rues aux boutiques nauséabondes qui me séparent du théâtre. Le quartier n'a rien de charmant sauf à apprécier les jeunes filles en vitrine; ce n'est pas mon cas.

 J'entre dans la salle conscient que je serai happé dans un tourbillon d'émotions dans les minutes qui viennent mais confiant, certain d'y ressentir ce qui rassure, d'y entendre ce qui apaise.

 Dans le public, toujours aussi nombreux, une tête connue arpente les rangs, Violaine. Elle aura le plaisir de vivre Qu'on me pardonne dont elle est l'auteur, texte et musique. « Elle voulait la donner à J.H, mais je me suis battue et j'ai gagné » nous avertit Véro, qui par ailleurs souligne la présence de sa sœur dans les lieux . Fière de son coup (et on la comprend), elle se concentre et interprète la composition. Qui pourrait croire que l'on ait envie de l'oublier?

 Cela fait déjà une petite quinzaine de minutes que le spectacle a débuté et l' "étourdi " d'hier, chargé des réglages-son réalise un sans faute. Que voulez vous « on n 'a pas assez d'argent pour avoir 2 sorties sons branchées en même temps » nous avait expliqué Véro hier après un petit moment de solitude à tapoter le micro de son piano, désespérément silencieux. 

 Ce soir, la voix chauffée par le concert de la veille se permet des modulations et des aiguës tout en finesse. Mehdi, fidèle au poste, et Stéphane Filet, arrivé quelques secondes après les premières notes de Je me fous de tout, accompagnent avec le talent qu'on leur connaît. Ils ne tiennent pas en place ces deux-là et tant mieux ! De pas de danse en notes suspendues, ils invitent à participer, à créer l'harmonie. Et ça fonctionne ! Le public s'exécute sans se faire prier et donne du clap avec bonheur.

 Il y aura plusieurs standing ovation au cours de cette soirée, même si, pour autant, il conviendra de rester assis lors d'Annecy... Un peu frustrant quand même... Les standards dont Amoureuse, (of course!) sont accompagnés, dès les premiers instants, de gémissements de satisfaction venus de la salle et qui donnent le sourire à Véro. Elle se réchauffe le coeur de notre plaisir, et nous remercie de versions incroyables dont Sans regret, qui nous médusera par son mélange de violence et de douceur (pourvu que quelqu'un ait filmé!).

 La scène est son territoire. Ses créations reprennent vie dans ces moments-là, parfois avec une certaine cocasserie. Ce soir nous avons ainsi eu droit à une longue intro pour Bernard song. La félicité de l'instant peut être... Quelle qu'en fut la cause, elle n'a tout simplement pas commencé à chanter, et a fait durer le plaisir.

 Pétillante, joueuse, sur les titres qui invitent à se lever (Si toutes les saisons, La nuit se fait attendre, Drôle de vie et bien d'autres choses encore...) elle sait se montrer sombre et le regard noir lors d'un Juste pour toi magistral. Plantée sur le devant de la scène, les yeux perdus au loin, les mots glissent, au son du piano (et des clochettes que je n'avais pas remarquées lors des concerts précédents. Une nouveauté peut-être?).

 C'est long c'est court viendra nous sortir de nos retranchements:

  • "ca va bien?

  • Ouiiiii

  • ah, vous m'avez fait peur!"

Je ne comprends pas pourquoi les gens ne se lèvent pas sur cette chanson... Mais il faut faire avec, au risque d'agacer le deuxième rang... A Aurillac je ne m'en inquiéterai pas...

 Arrive la partie piano-voix. Vancouver, particulièrement applaudi et chanté, laisse place à la présentation de la troupe dans laquelle se cache un adepte du bugle paraît-il! A force d'entendre le nom de cet instrument je finis par espérer l'entendre pour de bon! Le défi est lancé....

Pour la seconde fois, elle évoque le moment où elle chantera seule au piano, "quand (elle) sera grande"...

 Face au piano, vient le moment de Toute une vie sans te voir « je vais tenter de vous chanter quelque chose. Hier, je me suis vautrée, grave. On fait des blocages à la con parfois... ».

Le naturel dont elle fait preuve est rafraichissant. Après tout, nous sommes invités dans son salon! Le regard fixe, elle commence. Un ton trop bas ou un ton à côté, elle s'arrête, reprend aussitôt et offre une version déchirante. Assis au milieu du premier rang, j'oublie mes voisins. Mes pensées se perdent et ressurgit le souvenir de mon père. J'ai du mal à contenir mon émotion. Je suis transporté. Il y a des blessures qui, décidément, ne se fermeront jamais. Se libérer d'une partie de sa douleur, l'évacuer d'une manière ou d'une autre, permet paradoxalement de la limiter.

 Heureuse d'avoir mené sa barque à bon port, soulagée d'avoir dépassé cet étonnant blocage, elle se retourne vers le public, debout. « Restez debout, non asseyez-vous », peu importe, et elle enchaîne avec Bahia que chacun chantera du début à la fin. Les voix résonnent forts dans le théâtre.

 Tout cela n'est pas que du « zinzin », comme le chantait Barbara, mais bien plus.

 Ces quelques mots sont venus se coucher de Genève à Lyon, entre forêt et escarpements montagneux sur la route d'Aurillac...

 

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14 novembre 2012

La dame du lac (léman)

Le rendez-vous était noté de longue date dans mon agenda. Ces 13 et 14 novembre Genève accueilleraient Véronique Sanson au Théâtre du Léman.

Réveil 5h. It's time to go!

Il me faudra patienter jusqu'au soir pour retrouver sur scène Véro et sa troupe.

La salle, récente, se remplit petit à petit, et le public suisse, dont on loue la discipline, se montre impatient dès la première minute dépassée sur l'horaire prévu. Les premières salves d'applaudissements se répandent en vagues et encouragent l'ouverture du spectacle.

Les musiciens entrent dans la pénombre, s'installent, retrouvent leurs marques. Un pupître ici, un micro là, une partition à placer, une angoisse à oublier. Les choristes se serrent la pince. Il manque Basile à l'appel ; un remplaçant, trouvé au pied levé, devra relever le défi de s'intégrer au band sans que cela se voit. Et il le fera! D'ailleurs, au moment des présentations de ses compagnons de route, Véro lance malicieusement : "c'est une longue histoire avec lui"...Chapeau bas Monsieur Caviglia!

L'arrivée de Véro, après une intro, semble t il un peu écourtée, de Je me fous de tout, se fait au pas de charge! Les trois premiers morceaux sont menés Constantin battant (sic!), comme s'il fallait faire vite pour se rassurer...J'espère que nos sourires d'enfants de 30 ans et plus auront suffit à apaiser ses craintes. Elle s'excuse de devoir engloutir gorgées d'eau après gorgées d'eau : "vous savez, avec le trac, on a la bouche sèche...". Prête à partager ses bonheurs et ses petits malheurs qu'elle espère ne pas être seule à avoir, nous le sommes tout autant!

Blottie dans le bonheur de vivre la scène, elle écoute Mehdi à la guitare jouer les premières notes de Je veux être un homme, les yeux fermés. Elle ose.

Le public se laisse conduire, pris au coeur. Il applaudit avant, il applaudit après, se lève et se lâche. La plupart sont venus en connaisseurs, et accompagneront Rycko et Mehdi dans une version d'Amoureuse à faire pleurer.... Les voix se mêlent. Beaucoup parmi nous se seraient-ils endormis près de lui....? Polarisés, électrisés, nous voici debout à chanter sa drôle de vie!

La surprise viendra d'un C'est long c'est court, venu se glisser après Juste pour toi (Alia souza a dû partir au port chercher son père!). Ce titre extrait de l'Album blanc va litteralement enivrer la salle. Au début, je ressens cette chanson comme un pari... on lit de l'interrogation dans les yeux de certains sur scène...cela va-t-il prendre? Véro se donne au micro et, petit à petit, les mains se mettent à battre le rythme pour un final incroyable, sans instrument, Véro s'accompagnant tout simplement du clappement des mains, en temps et contre temps, d'une salle devenue, l'espace d'une chanson,  musicienne. La magie a opéré et pas un ne quittera le bal, bien au contraire! Dodo les mains posées sur sa basse, sourit, presque surpris. Personne ne l'a vu mais Véro nous dit s'être plantée et reprend aussi sec le début de C'est long c'est court. Et voilà! 3 petites notes et puis s'en va.

Le temps d'une bouffée, alors que s'envolent vers des soleils lointains les derniers chaloupements de La nuit se fait attendre, au son d'un public qui trépigne sur place à en faire plus que vibrer le sol, tous reviennent direction Vancouver. "Celle-là j'aimerais vraiment que vous la chantiez avec moi". Pas d'inquiétude à avoir....Les rires, les bravos, tout y est. Je pense même que l'envie nous brûle d'y repartir et, pourquoi pas, de ne pas en revenir!

Ce soir, une forte émotion s'est emparée des lieux pour cristalliser net Toute une vie sans te voir. Véro s'arrête, se concentre, essaie de reprendre sous les encouragements mais ne peut pas et s'étonne. Rien à faire si ce n'est poursuivre vers Bahia...

Les lumières se rallument. Les habitués savent qu'on les attend là-bas. Une discussion par-ci, un frimousse par là, le récit de la composition de son album par Rycko*, et nous voici quelques uns près de l'entrée des artistes...

Une heure plus tard, la porte s'ouvre. "Vous pouvez lui faire la bise mais si vous n'avez pas la grippe" nous prévient-on avec humour... Ces instants d'après concert sont furtifs mais doux et chaque fois, je mesure la chance que l'on a de les vivre. Merci Véro.

_____________________________________________________________

* Eric FILET dit Rycko, artiste producteur a publié son premier album  " à force d'y croire" en 2007.  Composé au fil des derniers mois, la sortie de son prochain album se fera dans les semaines à venir...Vous pouvez-suivre son actualité sur son site.

 

9 juillet 2012

Avoine, 8 juillet 2012

Massés devant le grand chapiteau blanc, suspendu entre nuages et soleil, tout commence par une attente plus longue que prévu. Avoine zone blues festival oblige, un Mick Jagger local arrose le public de ses décibels éculés mais toujours aussi efficaces : Paint it black (1966), Jumpin'Jack Flash (1968), Honky Tonk Women (1969). Il faut faire patienter le public venu en nombre!

Vers 18h00, entre 2 hurlements stoniens se glissent la "trompeta" de Christian Martinez et un lointain "Je me fous de tout". Les balances semblent avoir repris à l'heure annoncée du début du spectacle. Bizarre, mais tout s'expliquera... Probablement étouffée par la chaleur qui s'impose sous la toile, la console a rendu l'âme, jetant par la même occasion dans l'oubli les précieux réglages d'avant concert (aïe). L'affaire s'annonce délicate à gérer techniquement. Avec une heure de retard, et les excuses de Véro, le concert est lancé. L'entrée sur scène, à la hussarde, saisit toujours aussi efficacement; la voix est là, le plaisir aussi, des 2 côtés de l'instant. 6 mois que certains l'espéraient. Pour ma part, le show de Montréal, le 1er juin dernier, me semble loin. Mais je n'insiste pas, au risque de me faire mordre.

Sans gilet à paillettes mais toujours à l'aise dans son cuir et ses boots, la belle arpente la scène, capte les premiers déchainements, lance des coucous à la volée. Nos regards se croisent. Il fait chaud, très chaud, et ce n'est qu'un début. Tous en nage, les larmes d'émotion qui perleront se feront d'autant plus discrètes; pas besoin de les essuyer en douce.

En véritable reine de la langue des signes, Véro affine les réglages en direct, sans filet, avec assurance, une main frappant le clavier, l'autre indiquant de ses doigts ce qu'il faut en plus ou en moins à l'ingénieur son (il faut bien être ingénieur de quelque chose pour y trouver ses gammes!). On l'entendrait presque penser "il faut que ça marche!".

La magie opère au fil des titres, particulièrement encouragés par un public festivalier mais néanmoins connaisseur. Les 3000 coeurs battants lui feront savoir sans limite, entre clap-clap et cris. La communion sera totale avec "Amoureuse" (dont on a bien eu raison de fêter l'anniversaire...) : la chorale suivra de bout en bout, mot après mot, note après note. Les yeux brillent. Dodo sourit, Basile, tout encharpé d'un ciel étoilé, goûte chaque instant. C'est incroyable de voir que malgré les galères techniques bien réelles, chacun veut offrir son talent, au-delà du possible. Et quelle réunion de talents! Le public ne s'y trompera pas et, le moment venu, les cajolera d'applaudissements plus que nourris et mérités. On les aime et on aime à leur dire! Chapeau bas, Messieurs.

Leur "drôle de vie" nous embarque dans un joyeux tourbillon, entretenu par "Si toutes les saisons" jusqu'aux dernières envolées de la reprise, and Many more.... Les émotions ondoient. Assise face au piano, aujourd'hui rebelle, concentrée sur les notes qu'il veut bien lui rendre, Véro amorce "Sans regrets". D'une voix épurée mais enragée, elle semble décharger une colère au son des "jamais", expulsés, projetés en l'air. Ce soir, le clavier l'aura fait souffrir. L'artiste et l'instrument ont partagé, mais aussi lutté pour au final nous émouvoir. Seul le titre Alia Souza sera visiblement perturbé par la technique au yeux de la plupart. C'est ainsi, mais Véro n'aime pas. Des regards noirs s'échangent et le réconfort de Mehdi n'y suffira pas.

Le coeur empoigné, le moment est venu de fermer les yeux....."Il est parti, comme il était venu, sans un mot....". D'un concert à l'autre, l'instant du déchirement n'est jamais le même; les bons moments peuvent parfois tout autant faire pleurer au nez que les autres...

Dégoulinants et surchauffés, nos regards s'apaisent au son des dernières compositions qui arrivent toujours trop tôt. Cristalline, ensoleillée par un rayon venu se perdre à travers la toile tendue du chapiteau, Elle nous cueille l'âme, fait son bouquet, celui qu'elle gardera en souvenir.

Un dernier pour la route, et nous voilà à reprendre Bahia, une 2ième fois, note après note comme pour suspendre ce temps assassin qui s'enfuit inexorablement.

Nous aussi, nous avons fait notre bouquet d'amour.

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Ce compte rendu strictement personnel ne peut être objectif.

Il est le fruit d'une écriture à chaud.

En espérant qu'il soit fidèle.

J.

 

PS : Quelques photos ici

20 décembre 2011

17 décembre 2011, Nevers en une image

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18 décembre 2011

C'était la dernière séance, Nevers

"Il y a des jours, où quand le jour se lève, on voudrait rentrer tout au fond du rêve...."

 

Le 17 décembre aura sonné dans mon esprit de plus en plus fort au fil des concerts égrenés. Arrivé bien trop tôt, nous y sommes, déjà.

 

Les premiers pas autour de la maison de la culture de Nevers, improbable bâtiment vieillissant aux allures d'après-guerre, me serrent le cœur. Le plaisir d'être présent s'estompe par moment pour laisser place à de tristes pensées. Comment faire autrement ? Depuis le 29 janvier à Longjumeau, tant de notes sont venues frapper nos coeurs...

 

Ce soir, la plupart des fans ont fait le déplacement, et les absents ne le sont pas vraiment.

 

Du public chauffé à blanc, fusent les appels pour Véro... Mes yeux glissent sur toute la troupe, une dernière fois. Le "band" sonnera vrai jusqu'au bout. 

 

"Cap au nord je veux remonter, y a quelque chose de plus fort"... Le veut-elle vraimentt ? A la voir gambader sur scène, on peut en douter. Tout au long de cette tournée, nous aurons vu une Véro gravir des sommets toujours plus hauts...démontrant pour ceux qui en douteraient, que l'on peut toujours compter sur Elle !

 

"Ce soir, c'est notre dernier concert de la saison. On est tous un petit peu triste". Par ces quelques mots, Véro prend possession des lieux, exprimant son désir de partager quelques "petits battements de cœur, des petits bouts de bonheur". Nos mains s'échauffent, un arc-en-ciel d'émotions s'installe.

 

Le public ne reste pas assis comme trop souvent et l'envie de rendre un peu de ce qu'elle nous offre donne vite des fourmis dans les jambes....Se lever, danser, taper dans ses mains, chanter et partager, voilà ce que nous sommes venus chercher soir après soir et à Nevers tout particulièrement.

 

Véro déploie des trésors d'énergie, et va chercher au plus loin, presque dans la douleur, certaines notes sous les yeux admiratifs d'un public conquis et de fans qui s'échangent des regards qui en disent long...Nous savons tous que nous vivons ce soir-là un moment important.

 

Mais ce concert n'est pas que larmes ou chagrin, bien au contraire. La direction d'Annecy suffit à réveiller nos envies d'amusement, et nous voit filer en pied de scène, décidés à faire la fête à Véro. Petits coeurs crépons en poche, cotillons et confettis, nous ne voulons pas sombrer.

 

Mehdi à la guitare, Rycko s'installe et claque des doigts, le public chaloupe au son de "Je veux être un homme".

 

D'une composition à l'autre, nous finissons par nous laisser dompter, par nous laisser porter. Il suffit à Véro de frapper la première note de "Je me suis tellement manquée" pour que nos regards se perdent dans l'écho de sa fuite. Sous le charme, comme enivrés, nos voix s'enlacent pour "Amoureuse". Nous ne faisons plus qu'un, oubliant qu'il s'agit là de notre dernier voyage de la saison 2011. Quelle "Drôle de vie" !

 

Bâton de majorette imaginaire, voilà Véro qui entraîne sa troupe au cirque. Les confettis papillonnent, les serpentins s'emmêlent, les petits coeurs virevoltent...  Le big bazar comme on aime !  Ce soir, pas de reprise comme à Toulouse, Bernard presse le pas... Que voulez-vous, il est de nulle part...mais alors de nulle, nulle, nulle nulle part ! Les cuivres (Thierry Farrugia, Bernard Camoin, christian Martinez) sonnent de toute leur puissance, accompagnés du sourire de Loïc Pontieux. Chauffés à blanc, nous crions tous "Véro, Véro, Véro".... avant d'être emportés par "Sans regrets".

 

De cette tournée, je garde en mémoire le souffle de Véro venu se poser et se perdre comme naturellement à la fin de "Juste pour toi", sous les yeux de Mehdi, concentré, toujours juste.

 

Un esprit de douce folie s'empare de nous tous. La scène se couvre de mille est une couleurs sous le regard amusé de Dodo. Les confettis volent de partout alors que Rycko se déhanche...laissant "nos coeurs tout vide là".

 

Qui dit fin de tournée, dit aussi grande respiration collective ! Et nous voyons ainsi un choriste surprise s'installer par moment sur scène. La présentation des musiciens apporte son lot de blagues, un diaporama offrant au public le visage des techniciens, les pompes effectuées par certains sous les ordres d'un chef bien aimé, des rires guignolesques et Véro liée par un lien d'amitié avec son basilou, basilou, basilou, ouh ouh !

 

De cette merveilleuse soirée, je garderai au fond de mon coeur, le clap de fin. Ce doux moment, où, un à un, les musiciens et les techniciens viendront entourer le piano, pour entonner bahia avec Véro et le public avant le salut final devant nos yeux embrumés.

 

Merci à toutes celles et tous ceux qui ont fait de cette tournée un moment magique à jamais protégé par notre amour pour vous.

 

"Qu'il me fut doux ce sourire de vous" (Barbara)

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4 novembre 2011

La douceur de Saint-Amand-Les-Eaux

Ce vendredi 3 novembre 2011, si la douceur avait un nom, elle s'appelait Véronique Sanson.

 

Les premières notes de "Je me fous de tout" enflamment le public du Pasino de St-Amand vers 20h45. Vêtue d'un gilet noir et argent, d'un pantalon tout en cuir et campée dans ses boots, Véro arrive sur scène, le sourire aux lèvres. La salle réagit bien et répond à cette entrée par des applaudissements nourris. Les plus impatients se lèvent. Thierry Chauvet se lâche totalement "au tambour" (Véro dans le texte) alors que la Belle prend possession des lieux, à l'aise, une étoile rouge bien visible au veston.

 

"Au-delà des montagnes, si tu veux que je gagne, sois au rendez-vous"... Cette phrase prendra sens au fil du concert. Le public sera  présent!

 

Sa voix a la chaleur du soleil. Satinée, elle enveloppe la salle d'une douceur  maternelle; légère, aérienne, tout en retenue.

 

A quelques pas de Véro, Mehdi et Stephan Filey effleurent l'espace de leur timbre.

 

Une émotion quasi charnelle s'étend dans la salle. J'en ai des frissons.

 

Comme rassurée par ce doux contact, les premières modulations concluent "Qu'on me pardonne" alors que le voyage se poursuit en direction d' "Annecy". Véro semble faire un signe à Mehdi pour qu'il ne pousse pas sa voix et lui laisse plus d'espace. Cette complicité avec sa troupe fait chaud au coeur.

 

Mehdi, guitare au corps entame "Je veux être un homme" et l' on "claque des doigts".

 

Sur scène, Véro ne triche pas, ce n'est pas son style, elle partage. Elle observe son public comme le ferait l'objectif d'un photographe. Son regard se pose sur tel ou tel, furtivement ou de façon appuyée. Elle cherche un contact à saisir au vol une émotion dans nos yeux d'enfants, pour la faire sienne, pour la faire notre.

 

Dans ces moments-là, chacun de nous se sent unique, comme baigné d'un amour maternel.

 

Véro demande qu'on lui offre un joli cadeau en partageant la prochaine chanson avec elle. La salle, en véritable amant d'un soir, s'exécute et l'accompagne avec enthousiasme pour "Amoureuse". Le temps s'arrête, nous sommes tous ailleurs, nous ne faisons qu'un autour d'elle. Un sourire sincère innonde son visage.

 

Ennivrés, prêts à faire des folies, nous voici embarqués dans sa "Drôle de vie", au son des cuivres. Un esprit de fête souffle; "tout le monde debout!" lance-t-elle, emportée par la vague. Véro danse, s'amuse, ses musiciens s'en donnent à coeur joie. L'écho de "Bernard'song", très attendu conclut les festivités. Quel moment!

 

Tour à tour amoureuse, joueuse ou transie d'émotion, la salle s'électrise pour "Sans regrets", puissamment envoyé. De longs applaudissements ponctuent l'instant. Cela fait oublier les petits tracas d'un micro récalcitrant qu' "Alia Souza" ne parvient que difficilement à recadrer.... Les charmes d'un vrai live!

 

Véro quitte la scène une première fois, chargée de 3 énormes bouquets de fleurs, portés façon bûcheronne sur ses épaules au son des percussions. Je n'aurai de cesse de l'écrire, cette troupe de musiciens est un vrai trésor.

 

Les appels du public qui scande son nom, accompagnés par le tambour de Thierry Chauvet, assurent un retour sur scène direction "Vancouver". "Voulez-vous chanter avec moi?". La promesse collective se transforme en un partage choral de toute beauté. A cet instant, une bulle de bonheur entoure St-Amand.

 

La fin du concert s'annonce au loin, voici le temps d'un retour sur une vie qui revêt un manteau cousu du sentiment douloureux de l'absence, porté par une voix délicate, contrôlée jusque dans le souffle.

 

Le voyage arrive à son terminus, "Bahia". Un dernier partage de voix entre Véro et son public au son de "je t'aime" lancés avec la candeur d'un adolescent, comme s'ils étaient vraiment les derniers...jusqu'aux prochains qui résonnent déjà...

 

Merci à toutes celles et ceux qui ont fait de cette soirée un si doux moment.

 

Oui, si la douceur avait un nom ce soir-là, elle s'appelait Véronique Sanson.

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